In Canada, monthly food price inflation continues to strain the budgets of working class people. In Quebec, food price inflation reached 10.2% in 2023, the highest inflation rate across the Canadian provinces. In that same time period, Canadian workers saw their wages increase 5%. In a moment where wage growth lags behind food price inflation, workers are increasingly concerned about the intersection between labour and food.
In the debut project, ‘Food and Labour’, Collective Agreement opens a conversation around class consciousness, the rising cost of essential basics, and food accessibility by exploring the notions of nourishment and survival under financialized capitalism. Through a multidisciplinary approach and a common identity as working class artists, each member contributes work using their chosen materials, research, and perspectives. The project culminates in community food gathering, public intervention in the form of wheat pasting, and a small DIY publication - lovingly known as zines.
At the troubling intersection of food and labour, Collective Agreement aims to deepen the public conversation about these issues through creative artwork. By exploring these questions we hope to reduce the mystification around a system of production, distribution, and consumption that is failing to meet basic human needs. We wish to encourage both reflection and action on the part of audiences and creatively advance the day when our whole society can — without hypocrisy — wish each other, ‘Bon appetit!’
Corie: ‘Subliminal Feast’
I wanted to transform my lamentations about artistic survival into a project that asks questions about art’s hidden costs. When speaking about survival I mean meeting my own basic needs, such as being able to afford groceries and rent. With the cost of living (EVERYTHING) going up I find myself cringing at the local grocery store. So I ask: How can we depend on art for getting our basic needs met and beyond? What I came to was beautiful moments around my kitchen table with my roommate where we would go through the weekly deals and compare flyer prices of foods from big grocers in our neighbourhood. This project is a culmination of a years worth of flyer collection and a traditional cut/paste collage technique.
Selena: ‘Lunchbox’
Each day, workers leave their homes and commute to their workplace, often packing a lunch to bring with them. The food they choose not only reflects intimate parts of their identity, but also the types of work they do and the length of their workshifts. ‘Lunchbox’ is a series of portraits of workers and the food they pack for their midday meal documented during the morning commute to their workplace combined with a list of the lunchbox items handwritten by each worker. Participants are photographed using a Canon Canonet camera on Kodak Gold 35mm film, a media chosen for its ability to accurately represent a diversity of colours and skin tones. Workers were photographed at Metro Joliette, Metro Angrignon, and Metro Saint-Michel in Tiohtià:ke (Montréal, Canada), sites chosen for the diversity of workers that pass through these geographically disparate metro stations.
Gavin: ‘Work We Eat — Inconvenient Truisms’
‘Work We Eat — Inconvenient Truisms,’ juxtaposes the beauty and visual interest of food and food production with carefully researched critical facts about economics, labour, scarcity, and waste in the industry. Nourishment can be a subject of deep mystification in the capitalist economy, and the food we eat — or don’t eat — at supermarkets, restaurants, and food banks appears decoupled from the labour that produced, refined, packaged, stored, shipped, and distributed it. By contrasting sumptuous imagery of food and farms with factual information about precarity and exploitation, this project highlights contradictions while exploring the boundaries between fine art and infographics. The artworks are made from a mixture of the artist's own photos, scanned analogue collage materials, and open source digital imagery mixed on several free image editing programs including GIMP and Darkroom. The selected facts come from mainstream Canadian press articles and government and industry websites.
FRENCH:
Au Canada, le coût mensuel du panier d’épicerie continue de mettre le budget de la classe ouvrière à rude épreuve. En 2023, au Québec, l’inflation du prix des aliments atteignait 10,2 %, soit le taux le plus élevé parmi les provinces canadiennes. Durant la même période, le salaire des travailleur·euse·s canadien·ne·s avait augmenté de 5 %. À une époque où la hausse des salaires traîne loin derrière l’inflation alimentaire, les personnes qui travaillent s’inquiètent de plus en plus du lien entre travail et alimentation.
Par son premier projet, intitulé « Manger, travailler », Convention collective engage le dialogue sur la conscience de classe, la montée des coûts associés aux besoins de base et l’accessibilité de la nourriture en s’intéressant aux concepts de survie et d’alimentation à l’ère du capitalisme financiarisé. Dans une optique multidisciplinaire et en tant qu’artistes issu·e·s de la classe ouvrière, les membres du collectif apportent leur individualité à la démarche – matériaux, recherche, points de vue. Le projet donnera lieu à un repas communautaire, des interventions publiques sous forme d’affichage à la colle de farine et une petite publication « faite maison », qu’on appelle affectueusement un zine.
À la jonction troublante entre le travail et l’alimentation, Convention collective passe par l’art pour approfondir le discours public sur ces enjeux. En explorant ces questions, nous voulons commencer à démythifier un système de production, de distribution et de consommation qui ne répond pas aux besoins de base des êtres humains. Nous invitons le public à réfléchir, à agir et à trouver des moyens créatifs pour nous rapprocher du jour où tout le monde, sans hypocrisie, pourra se souhaiter : « bon appétit! »
Corie : Festin subliminal
Je voulais transformer mes lamentations autour de la survie de l’artiste en un projet qui interrogerait le coût invisible de l’art. Par « survie », j’entends le fait de subvenir à mes besoins de base, par exemple payer mon épicerie et mon loyer. Quand je vais à mon épicerie de quartier, l’augmentation du coût de la vie (du coût de TOUT) me fait grimacer. Et donc, je me demande : comment l’art peut-il subvenir à nos besoins de base, voire plus? Ma réponse : des moments de beauté dans ma cuisine, passés autour de la table à éplucher les circulaires avec mon coloc pour trouver les meilleurs prix chez les grands épiciers du quartier. Ce projet est le résultat d’une année passée à collectionner les circulaires, puis à en faire des collages selon la technique classique du couper-coller.
Selena : Boîte à lunch
Chaque jour, les gens partent de chez eux pour se rendre au travail, souvent avec un lunch. Les aliments qu’ils choisissent d’apporter reflètent non seulement le caractère intime de leur identité, mais aussi le genre de travail qu’ils font et la durée de leurs quarts de travail. Boîte à lunch est une série de portraits. Chaque image d’une personne qui travaille et du repas qu’elle apporte pour dîner s’accompagne d’une liste d’aliments faite à la main par la personne. Je photographie les participant·e·s avec un appareil Canonet de Canon, sur une pellicule Kodak Gold 35 mm, retenue pour sa capacité à rendre un large éventail de teints et de couleurs vives. Les photos sont faites au métro Joliette, au métro Angrignon et au métro Saint-Michel, à Tiohtià:ke (Montréal, Canada). J’ai choisi ces stations de métro, situées loin l’une de l’autre, car on y croise une diversité de travailleur·euse·s.
Gavin : Un travail qui se mange – Des clichés qui dérangent
Ce projet juxtapose deux couches de sens : d’une part, l’intérêt visuel et la beauté des aliments et de la production alimentaire; de l’autre, un travail de recherche attentif et critique sur l’économie, la rareté, le travail et le gaspillage dans cette industrie. En contexte capitaliste, l’alimentation est sujette à une profonde mythification. À l’épicerie, au restaurant ou dans les banques alimentaires, les aliments que nous mangeons (et ceux que nous ne mangeons pas) nous paraissent dissociés du travail – production, raffinage, emballage, stockage, livraison, distribution – dont ils sont pourtant le résultat. En contrastant la somptuosité des images (d’aliments, de fermes) et les faits sur l’exploitation et la précarité, ce projet fait ressortir différentes contradictions tout en interrogeant les limites entre les beaux-arts et l’infographie. Les œuvres, qui combinent des photos faites par l’artiste, des numérisations d’éléments de collage analogique et des images numériques en accès libre, ont été assemblées sur plusieurs programmes de traitement d’image gratuits, notamment GIMP et Darkroom. Les données proviennent d’articles publiés par la presse canadienne grand public, ainsi que de sites web sectoriels et gouvernementaux.